La princesse qui vivait nue sur un radiateur.
- Pourquoi ne te couvres-tu pas ?
- C'est inutile, enfin, je vis sur un radiateur.
- Mais si tu te couvrais, tu n'aurais plus besoin du radiateur !
- Précisément.
- C'est grotesque, tout le monde doit sortir couvert !
- Je ne sors pas.
- Alors pense aux habitants de cette maison, et à leur sensibilité!
- Me regardes-tu seulement ?
- Non, mais c'est une question de principe.
- Te souviendras-tu de moi ?
- Bien sûr que non.
- Voilà pourquoi je préfère un radiateur à la chaleur humaine.
- Je t'ai nourrie et logée, je te trouve bien difficile à satisfaire !
- D'autres me succéderont. Tu les nourriras, et les logeras. Pourtant, elles maigriront, et partiront. L'enchainement des choses échoue parfois à satisfaire toute logique. Je vais rester sur ce radiateur, parce qu' en tout état de cause, l'empreinte que j'y laisserai avec mes petits pieds déjà froids y sera plus vive que dans ta mémoire.
- Ce n'est pas mon rôle de me souvenir de toi.
- Je pensais, nue, que tu verrais mon corps décharné.
- Jaunâtre et anguleux...
- As-tu seulement remarqué...
- Comme tous les vieux radiateurs. Mais pourquoi diable suis-je en train de parler à un radiateur ?
- Que je n'étais plus là...
Très jolie et surtout très touchant pour celui qui sait lire entre les lignes
RépondreSupprimerBises babeth