Le cri blanc
Les poupées ne parlent pas.
Elles ont leurs raisons, et cette sorte d’intelligence de la beauté, elles savent qu’elles devront fabriquer leur bonheur autour de cet atout.
J’ai connu une poupée, nous jouions ensemble à des jeux d’une beauté rare, nos deux corps enlacés formaient je crois la plus belle des unions stériles.
C’est ainsi que cela doit être.
J’ai beaucoup espéré de notre silence. Il était notre plus précieux trésor.
Mais un jour elle a saisi ma tête entre ses mains, elle a planté ses yeux dans les miens, ses bras tremblaient, j’ai vu qu’elle ne lâcherait pas, pourtant elle tremblait, je crois qu’elle aurait pu broyer mon visage, son regard avait encore bien plus de forces que ses bras; les larmes comme les tremblements, je le comprenais maintenant, toute cette fragilité se cristallisait devant moi en une dureté inouïe, ses traits de poupée déformés par la souffrance, elle a hurlé, ses yeux lames me faisaient mal, elle a hurlé, je m’en souviens encore, elle a hurlé

- Si tu savais tout ce qui se passe dans ma tête -

J’ai eu mal de ne pas savoir, quand elle perdait tant de forces à me le communiquer
Poupée est morte, peu de temps après m’avoir tout donné en vain.
Depuis, je ne joue plus
Mon visage se ferme
J’attends ce jour où à mon tour, il me faudra crier
En aurai je la force, quelqu’un sera-t-il là
Depuis ce jour, j’attends
Ce jour où je crierai à blanc.

Commentaires

  1. M_A_G_N_I_F_I_Q_U_E !!! superbe texte !!!

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  2. Merci beaucoup ! :)
    J'hésitais à le mettre car j'avais crée ce blog pour montrer mes textes aux magazines, donc j'étais censée y poster uniquement des textes façon chronique...
    Mais bon, hein.

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  3. très très bon, très beau et...

    pff, plus de mots ^-^

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  4. Merci beaucoup Maud :).
    Oh tu sais, un ptit coup de gnole, une bonne déprime et ça va tout seul.

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  5. c'est beau aussi

    anokev

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