Ce bon vieux Boccioni illustrera mon nouveau texte.

L'homme qui marche





L’individu marchait, qui perdait tout son sang.
Se parlant à lui même et ne sachant pas où aller, il portait sur le visage cette chose étrange, et que personne ne s’expliquait très bien étant donné sa situation : l’opiniâtreté.
Une belle et franche opiniâtreté au palais persistant, à la robe profonde, et aux accents de cassis.
Un peu comme si personne ne lui avait perforé le cœur.
Un peu comme si quelque chose de grand au bout de la piste aléatoire allait le guérir, au lieu de le blesser davantage.
Tout à coup, et devant l’assistance médusée, le sujet s’empara d’un souvenir heureux et l’infligea à sa mémoire sans broncher.
« Ooooooh »
« Aaaaaaaaah »,
Ponctua l’assistance, qui visiblement souffrait plus que l’individu lui-même.
Artisan de son propre sort, et minutieux avec ça, il se concentra de toutes ses forces sur ce qui lui faisait mal, de telle sorte que les larmes puissent au moins relever le défi de la tragédie grecque pour laquelle le voyeurisme avait payé.
Mais rien ne vint. Force était de constater que l’individu n’aurait pas les oreilles coupées ce jour là.
L’assistance éprouva alors à son endroit une sorte de dégout, qui n’était déjà plus d’actualité lorsqu’elle se fut éparpillée dans le dehors en des milliers de petits êtres insignifiants et sans couleur.
Ce ne fut qu’à ce moment là, pris par le silence et par la douce solitude, que l’homme rouge consentit à cesser de marcher.

Commentaires

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